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Fafo au fil de la récré
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29 avril 2010

le grand saut

Et c'est parti!

Nous y voilà, aboutissement d'une quasi année scolaire. Oh, pas forcément très studieuse.

Forcément, 3 enfants, 1 mari, 1 maison, une vie installée cela fait autant de raison de ne pas travailler au même rythme qu'une bonne part de ceux que je croise ce matin.

Eux n'ont qu'à se concentrer sur ce fichu concours. Eux sont toujours à l'école, depuis toujours pour toujours d'ailleurs si ils réussissent.

Nous sommes mardi et sur ce quai de RER je peux déjà deviner qui va m'accompagner:

- la jolie étudiante, jean slim, chemisier à carreaux, ipod vissé aux oreilles, le nez dans ses fiches... au CRPE

- la demoiselle qui relit sa convocation fébrilement... au CRPE.

- celle-ci avec son sac à dos et son air stressé .... au CRPE.

Mine de rien, nous sommes ainsi une bonne dizaine dans mon wagon. Le train est quasiment direct, il lambine et son train de sénateur nous endort un peu. Aulnay, Villepinte... nous approchons, tiens d'ailleurs voilà les panneaux du Parc des Expositions... ah mais!... le train ne ralentit pas! Il continue de son cahotement tranquille, dépasse la gare, laisse derrière lui notre but. Quelques échanges de regards, des fous rires nerveux.... Au moins reconnaissons à ce chauffeur le mérite de nous sortir de notre introspectif stress. C'est en bande rigolarde que nous rebroussons chemin à la gare suivante, heureusement , nous avions tous prévu de la marge et avions largement le temps.

Plein de monde mais sans que cela ne me paraisse effarant non plus, sauf … la file d'attente des toilettes.

Des marches à descendre, un hall immense, c'est vraiment grand un hall d'exposition sans stand.

Des dizaines et des dizaines de tables, par paquets : groupe 1, groupe 2 … Des surveillants qui nous attendent. Pas de risque de les confondre avec des candidats, ils ont tous largement passé la cinquantaine. Encore que, à ma grande surprise, je ne suis pas la seule « vieille », loin de là, et en nombre, et en âge.

Je m'installe, table ridiculement petite, à peine assez pour étaler ma panoplie de concours : eau, gâteaux, mouchoirs, trousse, convocation, carte d'identité … j'ai du confondre avec un déménagement.

Micro qui annonce que nous sommes 6000 inscrits et des brouettes (nombreuses les brouettes) pour quelques 700 places, montée de stress, va falloir être bon!

Fermeture des portes, un cran de plus sur l'échelle de Richter de l'angoisse.

Sujet distribué, marquage des entêtes, un dernier regard à la salle et je plonge en apnée dans mes copies. Je ne vois plus que mes textes, les lignes de ma feuille.

A peine quelques gorgées d'eau pour aérer les neurones, je m'efforce de faire remonter à la surface quelques réminiscences des heures passées à lire et relire, à m'acharner sur le jargon et la didactique. Nous avions 4 heures, en 3 j'ai épuisé ce que je pouvais dire. Je rends mes copies. Surement pas follichones mais je suis incapable de m'autoévaluer.

Dehors le soleil et la brise douce me cueillent.

Retour dans le RER, à la « vraie » vie, aux câlins des enfants qui me souhaitent « d'être la première » (çà , y a pas de danger!) et voudraient déjà que j'ai les résultats.

Soirée trop courte!

J'aurai voulu avoir plus de temps... Logique, je boucle le programme de maths! Et oui! Je réalise l'ampleur de ce que j'ai oublié de mes années lycées. Je survole avec l'horrible impression que rien ne s'imprime.

21H30... à peine la géométrie... 22h j'y suis toujours...23h j'entame la numération et les calculs....0h30 ouf j'ai tout relu, rien retenu... je file faire mes sandwiches et gratter 4 petites heures de mauvais sommeil, hâché, plein de rêves stressés et stressants.

Éveillée avant le réveil, je saute dans la salle de bains, tout s'enchaine. Je pensais partir comme une voleuse... raté.

Le dernier, au sommeil si chaotique, est déjà debout lui aussi. Pour cette fois, j'en suis heureuse, je pars enveloppée d'un énorme câlin et de 2 gros bisous qui claquent sur chacune de mes joues.

Il est 6h, Paris s'éveille...Ah non,c'est déjà fait! Il y a du monde sur le quai du RER.

7h30, nous arrivons et là un énorme choc!

Le RER vomit littéralement du candidat, une véritable marée humaine. Nous avons pourtant encore 1h devant nous. Une foule dense (plus qu'hier à mes yeux) envahit le site, des tas de candidats immortalisent la vague, la salle remplie, avec leur portable.

Le ballet des annonces micro reprend.

Nous sommes finalement moitié moins de présents que d'inscrits. Cyniquement mes voisines et moi échangeons des regards qui sont autant de « tant mieux » muets et je ne peux m'empêcher de me demander quel raz de marée cela aurait été si tout le monde avait été là.

Et nous replongeons en apnée pour 3h de maths.

Gros stress à la distribution du sujet, peur de rien savoir. Finalement des choses me reviennent, l'angoisse de la page blanche disparaît. Je cale sur les dernières question, fin du chrono, pas le temps de finir ma phrase, ZUT! Elle restera définitivement figée sur le premier mot.

2h30 de pause déjeuner, au soleil (chercher l'ombre.... le nouveau combat du candidat) .

Ils ont tous le nez dans les révisions. Çà me stresse! Même si j'en connais l'inutilité chez moi...j'ai besoin de dormir dessus pour que çà rentre.

Rien de précis à faire, je trouve un banc, je sors une feuille, reprend mon stylo et noircit le papier avec mes aventures.

Encore une épreuve et puis l'attente... la vraie. Je suis incapable de me jauger.

14h, il est temps de quitter le doux souffle du vent, le soleil , les pelouses qui ont un petit air de Woodstock avec tout ces étudiants allongés, assis … mais sans la musique!

Nous retournons par groupe dans le hall maintenant surchauffé et étouffant ….3h d'histoire et sciences pour clore notre marathon.Blabla au micro, fermeture des portes, ouverture des sujets. La routine quoi.

Nez dans les copies, je noircis, je noircis, j'en ai mal à la main …et voilà, copies rendues, un dernier regard à la salle décidément immense. Je me rends compte seulement maintenant que je n'en vois même pas la fin …. les dés sont définitivement jetés .

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Commentaires
S
A te lire, je ressentais l'angoisse des exams! <br /> Je croise les doigts pour toi, j'espère de tout cœur que ça a marché. <br /> Bises
A
Je suis toujours admirative devant ceux qui ont ce courage : reprendre des études et passer des concours au milieu d'étudiants qui sont encore "en plein dedans" : dans les cours, les révisions, les dissertations... mais je pense quand même que l'expérience, le recul restent un atout malgré le manque d'entraînement...<br /> Alors bonne chance, bon courage pour les épreuves qui te restent à passer !
B
C'est quand les resultats? J'en peux plus d'attendre ;-)
B
C'est quand les resultats? J'en peux plus d'attendre ;-)
B
C'est quand les resultats? J'en peux plus d'attendre ;-)
Fafo au fil de la récré
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