MA PETITE HISTOIRE de 5 en 5

Un petit cadeau d'Asibella : me raconter de 5 ans en 5ans soit toutes les années de ma vie terminant par 2 ou 7 .....C'est partiiii

1972 : j'ai 1 an, je vis avec mon père, ma mère, mon frère de 12 ans et ma soeur de 9 ans. Je suis la petite surprise qui a pointé le bout de son nez. Pas attendue du tout mais adorée par tous surtout mon grand frère. J'ai un surnom , qui va me rester longtemps : bille de clown . Nous habitons Argenteuil (Val d'Oise) , une grande maison bâtie par mon arrière grand-père, un maçon italien imposant. Elle est divisée en 2 appartements de 3pièces : un pour nous, un pour lui et mon arrière grand-mère. Il a aussi un potager et des poules et des lapins. Pas beaucoup de souvenirs de cette époque, vous ne m'en voudrez pas trop j'espère. Maman est au foyer depuis la naissance de ma soeur, Papa travaille beaucoup, y compris le samedi. Je ne le vois pas beaucoup.

1977: La famille n'a pas bougée de maison, mon arrière grand-mère est décédée, c'est mon grand-père qui vient tous les jours apporter ses repas à mon arrière grand-père avec sa mobylette. Pour moi c'est la fête totale, d'abord, je mène Pépétor par le bout du nez, il me fait faire le tour du pâté de maison à l'arrière de sa mob (sans casque, ma mère est folle d'angoisse mais ne dit rien) et je me glisse en douce à l'étage le soir et j'en profite pour grapiller un peu de minestrone (fait maison par ma grand-mère) dans l'assiette de Grand-pépé.
Mon frère et moi c'est la guerre, trop gâtée, je lui pourris bien conscieusement son début d'adolescence. Une phrase qui revient souvent " elle a tous les droits". A l'époque çà me fait lui tirer la langue, avec le recul, je fus une sacrée pestouille à la langue bien pendue et qui me mêlait un peu trop de tout.
Le samedi , 2 fois par mois, nous allons rendre visite au vieil oncle et parrain de mon père à Evry. Il a une grande maison, remplie de meuble en bois sombre, de tableaux aux cadres dorés, avec sa pièce mausolée aussi (la chambre de sa femme décédée, housses sur les meubles, volets éternellement clos) il a l'air terrible (tatie danielle si vous voyez) , il me terrifie avec ses regards sombres (il n'aime pas les enfants, il n'en a pas eu) , ses histoires sans cesse ressasées de Verdun et chemin des dames.
Mes parents viennent d'acheter une maison en Normandie pour les vacances, il faut pas mal y bricoler, mais je m'en fiche. Je joue dans les champs à construire des cabanes de bottes de paille, je fais les foins avec les voisins (dont le papy a une ferme), j'apprends à traire les vaches à la main et j'adore en boire le lait tout chaud et crémeux

1982 : le vieux mossieur qui me faisait tant peur meurt. C'est mon père qui hérite de la maison, de ses meubles.... les tableaux aux cadres dorés rejoignent notre salon, mon père fait des tas de travaux dans la grande maison. il veut qu'on y habite, ma mère refuse et moi je suis bien contente, j'aime MA maison d'Argenteuil. mon père loue la grande maison. MOn arrière grand père aussi meurt. çà me fait bizarre ce silence à l'étage au dessus de nous. Mes grands parents ne touchent à rien, je joue à la ménagère du temps jadis (cuisine des années 30 d'origine ou presque). Mes vacances toujours en Normandie, ma soeur est fiancée à un normand. mon frère aussi a une copine mais pris dans ses études d'ingénieur, pas encore de mariage en vue. Je suis au collège, vraiment amoureuse pour la première fois. Il veut qu'on "sorte ensemble", j'en suis encore aux amours enfantines moi... premier chagrin d'amour quand il me laisse pour des filles plus à la page.

1987 : Mon grand père chéri est mort. Je suis tata. mon frère a un garçon. Ma soeur aussi. Ma mère garde ce bébé. Il est même parfois plusieurs jours de suite à la maison car ma soeur travaille dans un cabinet d'architecte et son mari est pompier. Je suis en première S (maths) , mon lycée est centre d'examen, j'ai un emploi du temps gruyère, beaucoup de temps pour pouponner, et je suis gaga de cet enfant. Je le dis encore parfois, c'est mon premier bébé. Je l'aime comme çà, je sais depuis ce temps là que j'aurai des enfants (pleins) et que j'adore m'en occuper. Je découvre l'ADN en cours de sciences.... j'ai enfin trouver mon futur métier, je rêve d'un BTS biotechnologies pour aller faire du génie génétique et trafiquoter des petites cellules. Premier vrai petit copain aussi, plus pour faire comme les copines que par amour ... on est bête quand on a 16 ans.

1992: BTS en poche (pas tout à fait dans la spécialité voulue mais presque), j'ai rencontré mon futur mari à l'école. Il est recruté en tant que responsable de laboratoire. Nous partons nous installer à Crépy en Valois près de Compiègne. Premier appart à 2, un peu loin de nos parents. çà tombe bien , j'ai besoin de couper le cordon de mes parents. On s'adore, mais ce cocon d'amour me rend en quelque sorte incapable de faire ma crise d'ado. Finalement c'est mon mari qui m'apprend beaucoup de chose, la fée du logis c'est lui: il cuisine comme un Chef, sait très bien entretenir une maison. Chez mes parents, ma mère s'occupe de tout, elle refuse qu'on l'aide ou refait derrière nous tout en se plaignant d'être la "bonne" ... çà m'agace au plus haut point, mais en silence.
Nous passons aussi beaucoup de temps chez les grands parents de mon mari, adorables et très modernes d'esprit.
Mon mari m'offre un chat pour mon anniversaire pour me tenir compagnie. Je ne trouve pas de travail dans la Recherche , on me reproche sans cesse d'habiter en "province". Je ne suis pourtant qu'à 30mn de la gare du nord. Comme je n'ai fait que des stages ou des CDD au CNRS, pas le droit au chomage. On a du mal à boucler les fins de mois. Mes parents nous aident beaucoup en remplissant le frigo.

1997: Nous sommes revenus à Argenteuil, mais pas dans le même quartier que mes parents. J'ai enfin trouvé exactement le poste de mes rêves : je fais des cultures de cellules en Recherche dans un labo paharmaceutique. Mon mari est responsable qualité dans une entreprise. En 1996, nous avons eu un beau petit garçon. Les débuts furent durs, il a eu une infection pulmonaire: 15j de service de Néonatologie. Sentiments mêlés d'inquiétude, de culpabilité, je lui en veut un peu aussi. Quand enfin cette page là est tournée , c'est ma belle-mère qui tombe malade et décède. puis son frère, très brutalement et dans des circonstances très difficiles pour nous. En tout nous aurons 5 décès en moins de 6 mois dans la famille proche Mon mari a beaucoup beaucoup de mal à s'en remettre. Nous fêtons aussi nos 7 ans. L'année sera très houleuse entre nous, on ne passe pas loin du point de non-retour.
Mon père est à la retraite. Son locataire d'Evry aussi. il parle de vendre la maison et je veux la revoir, besoin de me replonger dans mon enfance. Ce jour là il fait beau, la maison est grande, belle, le jardin en fleurs....Coup de foudre, nous craquons et décidons de la racheter à mon père.
Nous y emménageons en novembre.... et faisons 2h de transports chacun pour rejoindre nos lieux de travail.

2002: 2 nouveaux bébés ont rejoint notre famille. Une fille qui a 3 ans et un garçon de 1 an. J'ai arrêté de travailler, je suis en congé parental et je n'ai plus du tout envie de retrouver un labo trop trop loin de mon chez moi. Je me prépare donc à devenir assistante maternelle pour pouvoir continuer à m'occuper de mes enfants tout en travaillant chez moi. Mon mari a aussi changé de travail. Il est à 5mn , quel bonheur.

2007: on a eu encore une année très difficile en 2005. Encore sur le fil du rasoir. J'ai été assistante maternelle jusqu'en 2006. çà devenait trop dur d'être à la maison cloitrée car dépendante des horaires décalés de mes employeurs. Je passe beaucoup de temps sur l'ordi, j'ai pris des responsabilités associatives qui me rendent très présente pour les autres mais peu pour les miens. Juste avant de dépasser les "bornes des limites" , je reçois un signe du destin. Je me dis qu'il est temps de changer de voie avec le départ à l'école des petits que je gardais. En septembre 2006, je deviens Femme Au Foyer .... depuis je m'éclate à la maison, je bouge, je couds, je brode et je m'occupe des miens.
J'ai bien des projets de boulots de temps en temps, mais pas tellement envie de les réaliser tant je me sens bien ainsi.
La situation professionnelle de mon mari pourrait bouger, être moi même libre, c'est aussi un plus pour çà. Alors.... la suite dans 5 ans.

DE tout çà : l'impression finalement de m'être sacrément inscrite dans la continuité familiale : 3 enfants etau foyer comme ma mère, un mari qui bosse beaucoup et qui est adorable (déjà rien que parce qu'il me supporte, il a du cran , hihihi) , dans une maison de "famille" avec des tableaux aux cadres dorés de famille aussi.... et çà me plait bien.

Si çà n'est pas le bonheur , çà y ressemble sacrément , malgré les jours plus durs, les coups du sort et de gueule parfois. Bref , jusqu'ici tout va bien ... pourvu que çà dure !

Comments

[tichat]

je suis surprise du côté bien souvent "optimiste" du rendu de ce questionnaire chez les autres..Je me rapelle davantage des mauvais souvenirs moi..bizarre.
Serais je un vilain corbeau?

[tic@]

sympa ce questionnaire, je l'apprécie à chaque fois, toujours émouvant de faire un bilan, un retour en arrière. A bientôt!

[Dom]

Une bien belle histoire,
particulière et ordinaire à la fois. De ces bonheurs tranquilles qui font envie, avec son lot de difficultés, d'obstacles.
Un mot semble résumer le tout, l'amour.
L'amour familial, l'amour parental, l'amour filial, l'amour tout court.
Tu est très entourée, très aimée, tu fais partie d'un vrai clan, et je trouve cela véritablement merveilleux.
Une bien belle histoire.

[Sophie]

Hihi, c'est sympa, du coup, je te connais un peu mieux comme ça... ;)

[aji]

Joli vécu !!! ton mari aime cuisiner comme le mien d'après ce que j'ai lu. Nous fêtions tous nos nouvels ans dans les années 80/90 à Crépy en vallois , chez des amis :)! une de mes filles a les memes passions professionnelles que toi, enfin, tout comme toi, je suis mere au foyer de trois enfants, grands maintenant, et heureuse de l'etre !